Une autre histoire? ok!

Bonjour les amis, j'ai un peu de temps libre alors, je fonce pour vous raconter l'histoire de ce tableau mural en terre. On appelle cette terre rouge une fois cuite, de la faïence rouge, dont on fait aussi les tuiles du toit.

Cette sculpture est bizarre n'est-ce pas? On est en droit de se dire "mais qu'est-ce que c'est?" et même de penser que c'est moche ! Mais voici son histoire, je vous promet qu'elle n'est pas banale. De plus, voici la recette de cette œuvre, je vous dirais tout, c'est promis. Tout d'abord , je prend une grande planche de bois que je pose devant moi, sur la table de travail. Puis, je prend de grandes mottes de terre que je roule et pétris en plusieurs fois à la main, afin que la terre n'ait plus une seule bulle d'air à l'intérieur de sa masse. Je commence à former sur la planche une épaisse couche de cette terre argileuse rouge, à l'aide d'un rouleau à pâtisserie en bois que je fais rouler dessus. Je m'efforce d'aplatir ma plaque de terre uniformément, elle doit faire 1 mètre sur 50 centimètres. Enfin, une fois satisfaite, je sors de l'Atelier pour aller vers les Feux des Croisement du Carrefour des Quatre Chemins à Colombes. Portant ma grande plaque de terre toujours sur la planche en bois, les gens qui me croisent me regardent étonnés. Je m'approche à 4 mètres du Feu de Route du carrefour, en espérant qu'il va passer au rouge au plus vite car j'aperçois l'autobus 372 s'approcher. Je fais signe au chauffeur de ralentir et je me place carrément  devant lui pour l'arrêter. Ouf, le bus s'arrête et les passants surpris et curieux commencent à s'agglutiner et à observer la scène! Le chauffeur du bus médusé, m'interroge de son menton mobile et de ses yeux "tous écarquillés" et enfin , ouvre la portière d'entrée à droite pour m'interroger. Je m'avance pour lui expliquer que je fais de la sculpture et que pour mon projet, j'ai besoin d'une empreinte du pneu arrière droit de son bus. Il est intrigué mais d'accord, et les passagers de l'autobus ont les visages collés aux vitrages.

Comme le feu est toujours au rouge, je pose la planche avec précaution devant le pneu.  Puis, je retourne voir le chauffeur et je lui dis de ne pas démarrer trop vite. C'est ok, donc tout va bien pour moi. Mes copains m'ont tous rejointe, les passants s'approchent aussi et certains commentent "mais qu'est-ce qu'elle fait celle-là, elle est folle ??!!!! Sur le trottoir, la foule est en délire, en même temps certains spectateurs ont un peu peur. Le chauffeur heureux de participer à cette expérience acquiesce de la tête et me sourit ? Je demande à la voiture située derrière le bus d'attendre, de ne pas démarrer . Le chauffeur bienveillant adhère lui aussi à ma requête et je reste derrière l'autobus au milieu, le cœur battant. Pourvu que ça marche!

Et voilà que le feu passe au vert, c'est le moment crucial "ça passe ou ça casse" comme on dit dans les chaumières! L'autobus démarre doucement et puis accélère pour passer le carrefour. Je vois quelques morceaux de terre décoller du sol sur la droite et sur la gauche. Je récupère au plus vite la planche avec la plaque de terre restante dessus et je m'élance pour récupérer les morceaux éclatés à terre et laisser les automobilistes circuler. J'ai eu droit à quelques coups de klaxon et à quelques bravos des passants. Un peu excitée par cette aventure, j'ai donc invité, ceux qui voulaient voir la suite , à m'accompagner dans l'Atelier. 

Là, j'ai commencé à rattacher les morceaux des plaques déchiquetées, au morceau central tout imprimé des traces du pneu. Je voulais au départ mettre un escargot sur la bordure de l'empreinte du pneu ce qui aurait fait penser "Oh, il a eu de la chance celui-là, il est passé sans problème" . Mais une petite fille de 8 ans est venue vers moi , elle me dit "moi je préfèrerais une souris qui passerait sous le petit tunnel pour se cacher!

Alors, j'ai craqué, j'ai façonné le petit tunnel à droite et j'ai modelé la petite souris pour lui faire plaisir. L'idée de cette sculpture était de montrer une bordure de route avec la trace du pneu "comme si on avait freiné à mort pour éviter quelque chose". Surtout, réaliser que cela représente un danger pour nos amis les bêtes lorsqu'elles doivent traverser une route. Car, on n'en a pas toujours conscience sauf ceux qui laissent leur empreinte de freinage ou d'évitement sur la route. Ceux-là, je les aime autant que j'aime les animaux aussi sensibles que les humains. Il vous plait mon message, vous l'aviez peut-être devinez en voyant la photo?

Passez de Belles Fêtes de Nouvel An, je vous embrasse et à bientôt.  Tchao  Danielle